FOUDRE

Le grement de nos bateaux n’est pas relié a la quille par une tresse .
Je pose une question naive, mais que se passe t il en cas de foudre sur le mat ; que devient cette énergie?
Doit on laisser en l’état ou doit on relier le grément comme le sont l’immense majorité des bateaux ? ou bien mettre une chaine en cas d’orage!!!
Mr Sélo dans un autre sujet avait abordé la question mais peut etre pourrions nous en débattre avec lui car la solution Amel a été rarement reprise par les autres constructeurs .
Personne ne détient peut etre la solution?
Merci de vos avis

Quelques éléments sur les orages issus de mon expérience, de mes lectures et de mes réflexions pour alimenter le débat:
1 les orages en mer sont beaucoup moins violents que sur terre car, l’eau salée étant conductrice, cela crée une fuite du condensateur air-terre et donc la tension de claquage (ou les éclairs se produisent) est plus basse.
2 en mer, on voit arriver les orages de loin et il est presque toujours possible de dévier sa course voire de faire demi-tour pendant un instant (ça m’est arrivé) pour ne pas se trouver sous leur trajectoire. Pour moi le problème est surtout au mouillage.
3 un mat isolé de la mer n’attire pas la foudre par contre s’il est relié alors, là, il l’attire car il est plus haut que son environnement. Est-ce bien utile de transformer son mât isolé en paratonnerre ?
4 Lorsque la foudre touche un mat isolé, il y a un risque d’électrocution si on le touche mais pas plus que si on touche les balcons ou la barre à roue métallique.
5 le risque avec un mat isolé est que, si la foudre touche le mat, il peut y avoir amorçage entre le bas de celui-ci et les boulons de quille d’où éclair/explosion à l’intérieur du bateau. Hors sur les bateaux Amel, la distance entre le bas du mat et la quille métallique est plus grande que sur les autres bateaux car la quille est tout en bas du réservoir d’eau douce (isolant) et le mat s’arrête au pont, cela donne environ 3m de distance d’où un moindre risque d’amorçage
6 vous dites que les autres constructeurs mettent une tresse de masse entre la quille et le mat, pour ma part, tout les bateaux que j’ai eu ou vus de près n’en comportait pas, de quels constructeurs s’agit il?
7 quelle est la taille de la tresse ? il faut quelque chose de vraiment costaud pour tenir à l’intensité qui va y passer.

Après cette excellente réponse de Schooner, j’ajouterais que l’idée de la chaîne est probablement mauvaise. Il semble que les points de contact intermittents entre la chaîne et le gréement risquent de cisailler le mât.

De toute façon, la violence électromagnétique d’un foudroiement est telle que plus grand chose ne fonctionnera à bord. Philippe de Baligand en a témoigné en son temps dans la première mouture de notre site : viewtopic.php?f=23&t=223

Il y a dans le monde plusieurs zones de grande intensité Le Congo-Rwanda en est une, mais il y a peu de chance que vous y naviguiez, l’autre est la zone du canal de Panama qui est nettement plus courue par les marins.

Voici une carte mondiale des zones kérauniques actives : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/01/Global_Lightning_Frequency.jpg.

Ceci est une autre lien vers une photo de la Nasa : http://www.nasa.gov/images/content/396081main_lightning-map.jpg

Le pot au noir traversé dans la transat offre des spectacles qui resteront gravés dans ma mémoire au même titre que ceux sur le fleuve Amazone : dantesque ! Je n’ai jamais craint ces spectacles de la nature, plutôt fasciné qu’apeuré, mais je reconnais que c’est un peu inconscient.

Remettons les choses à leur place : sur les 30 millions d’éclairs qui atteignent le sol chaque année, il n’y a que quelques bateaux touchés par an. Vous avez certainement plus de risque en essayant d’embouquer le rond point de l’Étoile en voiture …

Vous trouverez sur ce site de voileux du Lac Léman une série condensée d’explications sur les voiliers et la foudre : http://www.sisl.ch/technique/foudre.htm.

Ce sujet est également largement débattu dans les forum nautiques de tous poils (hérissés en l’occurrence).

Si vous sentez en forme, vous pouvez parcourir cette étude universitaire américaine sur le sujet (en français) : google.be/url?sa=t&source=we … jw&cad=rja

Évitez tout de même de vous fourvoyez …

Patrick

De Jean-Yves SELO
J’ai l’expèrience de la foudre sur un super Maramu. Pour en parler plus longuement, vous pouvez me joindre par tel. au 06 08 46 80 10

Merci de votre réponse Mr Sélo , je vous téléphonerai dans la semaine.
Patrick , j’ai eu le courage de lire les articles dont vous parlez ; malheureusement ils vont tous dans le sens d’une continuité entre mat et mer .
A moins que j’ai mal compris … c’est compliqué
De plus corriger cela dans nos bateaux doit être très difficile