Bloquer l’ancre avec le guindeau

Posté par Patrick Naegels

C’est facile, depuis la barre, du bout de l’index on remonte la chaîne. Le compteur de chaîne égrène les mètres qui remontent dans le pic. Plus que 2 mètres. C’est tentant de garder le doigt sur la commande et de laisser l’ancre remonter sur le pont, puis fatalement la chaîne va se tendre et bloquer l’ancre sur le davier.

Pendant ce temps, une petite pièce joue les martyrs : le moyeu du barbotin du guindeau.

Avec sa copine la clavette, elle va encaisser des chocs et des pressions énormes. Le moyeu étant en métal plus mou, c’est lui qui va payer le prix fort. A chaque blocage de la chaîne, la clavette va déformer son logement jusqu’à coincer complètement le moyeu dans le barbotin.

L’étape suivante est la déformation de l’axe du moteur de guindeau (pourtant en inox) par la clavette, pour finalement former un gâteau roulé de métal.

En fait vous ne vous rendez compte de rien, car tout ce beau monde vit à l’abri des regards ! Mais ayez pitié de votre guindeau, démontez le barbotin au moins une fois par an pour contrôle. Toutes les pièces doivent se démonter sans grande difficulté. Si le moyeu est déformé, alors la misère commence. Je vous laisse le plaisir de le découvrir …

Depuis longtemps, j’amène l’ancre en cravate, puis à l’avant et en prenant appui sur la rambarde d’une main (merci pour le dos), je remonte l’ancre sur le pont de l’autre main. Je fixe la garcette de sécurité et ensuite je soulève la chaîne du guindeau pour la reculer au maximum. C’est un peu plus long et physique, mais quand on s’est fait avoir une fois, …

Ce moyeu est tout de même une pièce d’usure (formé par 2 joues) et pour un voyage au long cours, c’est bien d’en avoir un de réserve, sinon plus de guideau du tout.

Patrick